Projet "violences conjugales"



Sweet home,2017
2 planches de bois papier peint, plomb et encre, 200 x 53 cm
Panneau I 
Travail sur la notion d’isolement, de secret, de
solitude, d’enfermement, d’oppression, de repli sur
soi mais aussi de toxicité, d’étanchéité, lourdeur
liées au choix du matériau, le plomb.
La notion d’intimité de l’espace privé de la maison
est également en jeu du fait de l’usage du papier
peint.
Ce pan de mur à hauteur humaine revêtu de
papier peint place le spectateur dans l’espace
intime de la maison, lieu où les violences ont lieu à
l’abri du regard extérieur.
Le rôle du papier peint est de décorer le mur,
embellir et cacher une surface brute ou abîmée ; il
est donc censé améliorer, embellir l’espace
intérieur de la maison. Ici, cet espace est cerné de
plomb qui suscite l’enferment, l’emprisonnement,
la destruction ; le plomb empoisonne la vie et peut
tuer. Le plomb vient donc annuler tous sentiments
positifs que pouvait éveiller le pan de
mur « joliment décoré» ; Je dénonce ainsi un
espace intime oppressant, dangereux et meurtrie,
lieu de violences morales et physiques.
Panneau II
Travail sur la symbolique des fleurs et plus
précisément celle de la rose.
La rose symbole de l’amour et aussi métaphore de la
femme (poèmes de Ronsard).
Les fleurs sont offertes en guise de pardon.
Ici, les fleurs sont fanées et dessinées au stylo bic noir
en grand format, à taille humaine sur un lé de papier peint.
Il s’agit d’immortaliser par le dessin, ces fleurs qui furent vivantes
quelques jours et fanées aujourd’hui. Celles-ci ne
disparaîtront pas puisqu’ elles sont dessinées sur le
papier, comme les blessures subies restent marquées à
jamais. Ces deux fleurs sont la trace, le témoin de
l’espoir brièvement aperçu et disparu mais aussi, le
témoin de la décrépitude de l’amour du couple. Cet
amour existe encore parfois, mais il est profané. Ces
deux fleurs vivantes et belles quelques jours, sont à
présent fanées, et ressemblent à celles qui décorent les
tombes des cimetières.
Le graphisme choisi rappelle celui de la gravure.
Graver c’est tracer profondément. Les hachures, gestes
qui grattent, rayent le papier, recouvrent et
remplissent l’ensemble de la surface du papier
(comme des cicatrices, des scarifications).